L'Hebdo #057 : 3 idées d'investissements, le profil de ceux qui empruntent à moins de 4% et l'action Nvidia bon marché
📈 Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine
1. Les actions se redressent, ajoutant aux gains de novembre
Les indices américains ont terminé globalement en hausse, aidés par des rendements obligataires légèrement inférieurs. Le repli de jeudi a été déclenché par les remarques hawkish du président de la Fed Powell au FMI et par une faible vente aux enchères d'obligations. Cependant, les attentes concernant la trajectoire des taux pour l'année prochaine restent stables, et les rendements à long terme restent bien loin de leurs sommets de septembre, le 10 ans s'établissant à 4,61 %. Tous les secteurs ont progressé, les secteurs des technologies et des services de communication affichant les plus fortes hausses. Les marchés internationaux sont restés à la traîne, les actions asiatiques affichant la plus forte baisse, l'indice des prix à la consommation (IPC) de la Chine ayant sombré dans la déflation, avec une baisse de 0,2 % en octobre. Le CAC40 a perdu 30% tandis que l'Eurostoxx 50 a gagné 0,46%. Les prix du pétrole ont augmenté de 2 % vendredi, mais restent en baisse pour la troisième semaine consécutive.
2. L'inflation en ligne de mire
Cette semaine, aucune publication économique majeure n'est venue bouleverser la donne et le sentiment des investisseurs est resté relativement optimiste. Les secteurs et les styles ont continué à favoriser les gagnants depuis le début de l'année, les investissements de croissance et les méga-capitalisations technologiques continuant à surperformer. Cette semaine, l'inflation occupera le devant de la scène, l'IPC américain devant tomber de 3,7 % à 3,3 % en octobre, grâce à la baisse des prix de l'énergie. L'inflation de base pourrait rester inchangée à 4,1 %, mais je pense qu'elle continuera à se modérer au cours des prochains trimestres, sous l'effet du ralentissement actuel de la croissance des salaires et de l'essoufflement de l'inflation immobilière. En ce qui concerne les résultats, la semaine donnera un aperçu des tendances en matière de dépenses de consommation, plusieurs grands détaillants, tels que Walmart, Target et Home Depot, devant publier leurs résultats.
3. Les bénéfices du troisième trimestre s'achèvent
Les bénéfices du troisième trimestre s'achèvent, environ 90 % des entreprises du S&P 500 ayant publié leurs résultats. Le bénéfice par action (BPA) du S&P 500 devrait augmenter de plus de 4 % en glissement annuel, ce qui constituerait le premier trimestre de croissance depuis le troisième trimestre 2022. Le rebond des bénéfices a été mené par les secteurs de la consommation discrétionnaire et des services de communication, tous deux en passe d'augmenter leurs bénéfices de plus de 35 % en glissement annuel. Le secteur de l'énergie a enregistré la plus forte baisse des bénéfices, la diminution des prix du pétrole brut au cours des 18 derniers mois ayant pesé sur la rentabilité. En ce qui concerne l'avenir, les estimations des bénéfices du quatrième trimestre du S&P 500 ont été revues à la baisse au cours du mois dernier, les prévisions tablant désormais sur une croissance d'environ 3 % d'une année sur l'autre, contre environ 8 % au début du mois d'octobre.
📰 Le dossier de la semaine : 3 idées d'investissements US qui pourraient bénéficier d'un rallye du Père Noël
Ceci n'est pas un conseil en investissement.
Halloween a pris fin, les magasins ont commencé à se préparer pour la très importante saison des achats de Noël, et le marché boursier a entamé ce qui pourrait s'avérer être un sacré rallye précoce du Père Noël. Bien entendu, aussi gentil que soit le Père Noël, le marché est rarement aussi indulgent au fil du temps. Par conséquent, les investisseurs feraient bien de rechercher des actions qui pourraient continuer à profiter même après la fin de la saison des cadeaux.
C'est dans cette optique les analystes sont partis à la recherche d'entreprises dont les actions semblent quelque peu dépréciées, mais dont les activités sous-jacentes semblent présenter de solides perspectives. L'idée est que ce sont ces sociétés qui pourraient bénéficier d'un rallye du Père Noël et rester fortes même après que le Père Noël ait quitté la ville. Aujourd’hui nous allons parler de trois actions : Prudential Financial, Pfizer et Enphase Energy.
Prudential Financial
La Prudential Insurance Company of America est une entreprise américaine classée au Fortune 500 et Fortune Global 500 offrant des produits et des services financiers (assurances-vie, gestion d'actifs, etc) à des clients particuliers et institutionnels à travers les États-Unis et dans plus de 30 autres pays.
Prudential Financial, reconnue pour sa solidité financière et symbolisée par le rocher de Gibraltar dans son logo, traverse une période complexe. La cause principale de cette situation est la stratégie de la Réserve fédérale américaine pour lutter contre l'inflation, qui a impliqué une hausse rapide des taux d'intérêt, la plus importante depuis quarante ans. Cette augmentation des taux a un impact direct sur le prix des obligations existantes, qui tend à baisser. Pour une entreprise comme Prudential Financial, qui détient plus de 300 milliards de dollars d'obligations dans son bilan, cette situation est particulièrement délicate.
Cependant, un revirement pourrait être en vue, grâce à une intervention inattendue de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale. Si la Fed met un frein à l'augmentation des taux et opte pour une stabilité dans les prochaines réunions, les prix des obligations pourraient se stabiliser, à condition que les émetteurs restent solvables.
De plus, il y a un aspect positif à long terme pour Prudential Financial. Lorsque ses obligations actuelles arriveront à échéance et que de nouvelles obligations seront achetées, elles le seront aux taux d'intérêt en vigueur à ce moment-là. Si les taux restent élevés, cela pourrait se traduire par une augmentation des bénéfices générés par le portefeuille d'obligations de Prudential Financial. Après plusieurs années difficiles pour ses investisseurs, la stabilisation des taux d'intérêt par la Réserve fédérale pourrait être le cadeau tant attendu, déclenchant potentiellement un "rallye du Père Noël" pour l'entreprise.
Pfizer
L'industrie pharmaceutique, et en particulier Pfizer, a connu des hauts et des bas significatifs en raison de la pandémie de COVID-19. Pfizer, co-développeur du vaccin Comirnaty, a brillé durant la crise sanitaire, mais fait face à de nouveaux défis maintenant que l'urgence du coronavirus s'estompe.
Le cours de l'action de Pfizer a connu une chute notable, perdant 39% depuis le début de l'année, contrastant avec la hausse de 14% de l'indice S&P 500. Cette baisse est en partie attribuable à une perte nette importante au troisième trimestre, liée à une dépréciation des stocks de Paxlovid, le médicament COVID de l'entreprise, à hauteur de près de 5 milliards de dollars. Cette situation est une conséquence directe du déclin rapide de la maladie. De plus, Pfizer doit également faire face à l'expiration prochaine des brevets de plusieurs de ses médicaments phares.
Malgré ces défis, Pfizer reste un acteur majeur de l'industrie pharmaceutique. L'entreprise dispose d'un pipeline robuste qui a récemment produit de nouveaux produits à un rythme impressionnant. La direction prévoit que ces nouveaux produits pourraient générer jusqu'à 20 milliards de dollars de revenus d'ici 2030, contribuant à un chiffre d'affaires total de 84 milliards de dollars cette année-là. Bien que ces chiffres soient inférieurs aux plus de 100 milliards de dollars gagnés en 2022, année où Comirnaty était au premier plan, ils restent significatifs.
En outre, Pfizer bénéficie d'un flux de trésorerie important grâce à sa large gamme de produits commercialisés, ce qui constitue une base solide pour son dividende élevé. Avec la baisse du cours de l'action, le rendement du dividende de l'entreprise dépasse actuellement 5%, ce qui est considérable, surtout par rapport aux normes du secteur de la santé, généralement moins généreux en termes de dividendes.
Emphase Energy
L'année 2023 a été particulièrement difficile pour Enphase Energy, un fabricant de panneaux solaires électroniques et de systèmes de stockage d'énergie. Ses actions ont subi une chute drastique, perdant plus de 70% de leur valeur depuis le début de l'année. Cette baisse s'explique en grande partie par le ralentissement marqué du secteur de l'énergie solaire, impactant directement le marché de l'énergie solaire résidentielle, secteur clé pour Enphase. Au troisième trimestre, l'entreprise a enregistré une baisse de 23% de son chiffre d'affaires et de 27% de son bénéfice par action, mais ces chiffres ne sont qu'une partie de l'explication de la dégringolade de l'action.
Le marché se tourne désormais vers l'avenir, et les perspectives ne sont pas rassurantes. Enphase prévoit des ventes entre 300 et 325 millions de dollars pour le quatrième trimestre, ce qui pourrait signifier une réduction de plus de 55% de son chiffre d'affaires. Cette prévision alimente la crainte d'une accélération du ralentissement dans le secteur de l'énergie solaire et d'un long chemin à parcourir pour Enphase avant de retrouver une croissance soutenue de son chiffre d'affaires.
Cependant, il y a des raisons d'être optimiste. Enphase possède un bilan solide, avec plus de 500 millions de dollars de liquidités nettes, et continue de générer un flux de trésorerie disponible positif, avec 122 millions de dollars au dernier trimestre. Ces atouts positionnent l'entreprise comme un acteur dominant et rentable, prêt à rebondir lorsque le secteur solaire reprendra sa croissance.
Que le marché poursuive ou non son récent rebond jusqu'à la fin de l'année civile, en fin de compte, une action ne représente rien de plus qu'une participation dans une entreprise. Les perspectives et les résultats de cette entreprise détermineront les succès à long terme de ses investisseurs.
Si la perspective d'un rallye du Père Noël vous incite à rechercher des actions potentiellement intéressantes à acheter, veillez à vous concentrer sur les résultats d'exploitation de l'entreprise, et pas seulement sur les mouvements de son action.
🏠 Immobilier : Qui peut encore emprunter à moins de 4%?
En ce début novembre, les taux de crédit immobilier s'établissent à 4,25% pour les prêts de 15 ans, 4,35% pour ceux de 20 ans et 4,50% pour les prêts de 25 ans. Ces chiffres sont assez proches de ceux enregistrés en octobre, suggérant une certaine stabilité.
Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux, note que la majorité des banques n'ont pas relevé leurs taux ce mois-ci. Bien que de légères augmentations soient observées dans certains établissements, la tendance générale indique que le pic des hausses pourrait être derrière nous. Il anticipe une stabilisation des taux autour de 4,50% dans les mois à venir, écartant la probabilité d'atteindre le seuil des 5%.
Malgré cette moyenne de plus de 4%, certains emprunteurs bénéficient encore de conditions plus favorables. Cette tendance pourrait s'étendre à un plus grand nombre d'emprunteurs prochainement, offrant ainsi un brin d'espoir dans un contexte de taux en hausse continue ces derniers mois. Qui sont ces emprunteurs ?
Accès aux taux de crédit immobilier inférieurs à 4% : les clés d'un dossier solide
La perspective d'obtenir un taux de crédit immobilier inférieur à 4% dépend grandement de la solidité financière de l'emprunteur. Pour bénéficier de tels taux avantageux, il est essentiel d'avoir des revenus supérieurs à la moyenne de sa région, de pouvoir contribuer avec un apport personnel d'au moins 30%, et de disposer d'une épargne résiduelle après la réalisation du projet.
Cette exigence de conditions financières favorables s'explique par le contexte économique actuel. La Banque centrale européenne (BCE) a, fin octobre, choisi de maintenir ses taux directeurs à 4%. Cette décision, influencée par la baisse de l'inflation dans la zone euro, offre un certain soulagement aux banques. En conséquence, cela pourrait indirectement bénéficier aux emprunteurs. Auparavant, face à l'augmentation du coût de l'argent, les banques étaient contraintes d'augmenter les taux de crédit pour les particuliers.
Cependant, cette situation a rendu l'accès au crédit immobilier particulièrement difficile, surtout pour les primo-accédants. Actuellement, obtenir un prêt avec un taux en dessous de 4% est presque impossible sans un dossier financier très solide. Il existe donc une disparité notable sur le marché du crédit, où les emprunteurs les plus aisés sont nettement avantagés.
Vers une démocratisation des taux de crédit inférieurs à 4%
L'accès à des taux de crédit immobilier inférieurs à 4% pourrait bientôt s'élargir au-delà des profils financièrement les plus solides. Jusqu'à présent, ce sont principalement les "secundo-accédants", c'est-à-dire ceux qui revendent un bien pour en acquérir un autre et disposent ainsi d'un apport personnel conséquent, qui bénéficient de ces taux avantageux. Cependant, la tendance semble évoluer : les banques, qui privilégiaient auparavant les meilleurs dossiers, commencent à s'intéresser également aux clients aux profils plus standards, comme l'indique la porte-parole de Meilleurtaux.
De plus, d'après les prévisions de certains experts, les taux inférieurs à 4% pourraient devenir la norme dans un avenir proche, et ce, pour une plus large catégorie d'emprunteurs. Certains économistes anticipent même une baisse progressive des taux d'emprunt, avec un taux moyen sur vingt ans et plus qui pourrait atteindre 3,5% en 2024. Si les conditions économiques restent favorables, cette tendance à la baisse pourrait se poursuivre, avec un taux moyen envisagé autour de 2,75% en 2025, voire entre 2,25 et 2,5% en fin d'année.
🏦 Investissement : l'action Nvidia serait-elle encore bon marché ?
Ceci n'est pas un conseil en investissement.
L'action a plus que triplé depuis le début d'année (+237%) et pourtant l'action serait encore bon marché à en croire l'avis d'investisseurs comme Alec Young, stratège en chef des investissements chez Mapsignals. Parmi les arguments, il avance que le ratio cours/bénéfice est inférieur au taux de croissance estimé de la société, ce qui est rare.
Bien entendu, la valorisation de Nvidia repose sur des bénéfices qui ne se sont pas encore matérialisés dans un secteur que même les partisans de la hausse reconnaissent comme étant hautement cyclique. En fait, les investisseurs achètent "des revenus futurs", pariant sur une croissance des revenus d'année en année (cf graphique ci-dessous). Sur une base de suivi, le prix de Nvidia est d'environ 35 fois le chiffre d'affaires, ce qui en fait l'action la plus chère du S&P 500, et de loin.
Nvidia publiera ses résultats le 21 novembre et les investisseurs seront très attentifs à ce que la société dira de la Chine, où les États-Unis ont renforcé les restrictions sur les ventes de semi-conducteurs avancés. Les actions de Nvidia ont progressé jeudi après qu'un média chinois affilié à l'État a déclaré que le fabricant de puces prévoyait de commercialiser trois nouvelles puces d'intelligence artificielle dans le pays.
Pour David Klink, analyste principal des actions chez Huntington Private Bank, les perspectives de croissance de Nvidia semblent rester solides. Cependant, tout signe de ralentissement entraînerait des problèmes pour l'action, a-t-il déclaré.
💸 Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :
Orpéa vise un EBITDA de 710 M€ cette année, en bas de fourchette des prévisions
La filiale de lunetterie de LVMH, Thelios, rachète Barton Perreira. Le montant de la transaction n’a pas été communiqué, mais il atteindrait 80 M$, selon le WSJ.
La Française des Jeux finalise l'acquisition de l'opérateur de la loterie irlandaise.
Berkshire Hathaway affiche un résultat opérationnel et un trésor de guerre records.
Télécoms Italia approuve la vente de son réseau à KKR pour 22 milliards d'euros.
Renault et Nissan arrêtent de partager leurs informations, nouvelle étape dans l'assouplissement de l'Alliance.
Air Lease doute que Boeing et Airbus puissent atteindre leurs objectifs de livraison annuels.
WeWork dépose le bilan.
L'Italie saisit 779 M€ auprès d'Airbnb pour évasion fiscale présumée.
Intel serait en pole position pour obtenir des milliards de dollars pour des installations sécurisées de production de puces pour la défense, selon le WSJ.
Nike poursuit New Balance et Skechers pour violation de brevets concernant la technologie des chaussures de sport.
Crédit Agricole a dépassé les attentes au T3 grâce à sa division de financement et d'investissement et à sa banque de détail.
Nestlé et Danone cités dans une plainte déposée auprès de la Commission européenne pour des allégations trompeuses sur le recyclage.
BlackRock investit 550 millions de dollars dans le projet de capture du carbone d'Occidental Petroleum.
Ferrari va lancer la 4e tranche de son programme pluriannuel de rachat d'actions de 2,14 milliards de dollars.
Euronext enregistre une vive hausse d'activité au T3 et a été choisi par l'Union européenne comme plateforme de négoce pour la dette du bloc.
S&P dégrade la note crédit de Worldline de "BBB" to "BBB-".
JCDecaux accroît son chiffre d'affaires au 3e trimestre malgré la faiblesse de la Chine.
La justice européenne confirme qu’Apple doit s’acquitter d’une facture fiscale de 14,3 milliards d'euros en Irlande.
Netflix et Warner Bros s'associent à Verizon pour proposer une offre de streaming à prix réduit, toujours selon le WSJ.
Source : Les Echos, Investir, Investing, ZoneBourse, Reuters, ABC Bourse