L'Hebdo #085 : La grande illusion de la gestion sous mandant, où vendre son bien rapidement, le marché haussier peut-il se poursuivre ?

📈 Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine

1. Des marchés financiers chahutés

Cette semaine, les marchés financiers ont été secoués par les minutes de la Fed et des statistiques américaines supérieures aux attentes. Après avoir atteint des sommets récents, les investisseurs ont choisi de réaliser quelques bénéfices, inquiets que la Fed doive attendre avant d'assouplir sa politique monétaire. Le rendement des obligations à 10 ans aux États-Unis reste solide au-dessus de 4,33 %, et le dépassement de 4,51 % pourrait annoncer un retour aux sommets d'avril à 4,74 %. Les indices PMI avancés de mai montrent une amélioration de la situation économique, notamment aux États-Unis où le secteur des services a connu une forte accélération. Les commandes de biens durables publiées vendredi étaient également positives, renforçant l'idée que les taux pourraient rester élevés plus longtemps. Au Royaume-Uni, l'annonce d'élections anticipées pour le 4 juillet par le Premier ministre Rishi Sunak et une inflation légèrement plus forte que prévu en avril ont marqué la semaine.

Du côté des cryptomonnaies, jeudi soir, la SEC américaine a approuvé le lancement d'un ETF Ethereum Spot, marquant un développement significatif pour le secteur.

 

2. Le rapport sur les bénéfices de NVIDIA souligne le rôle plus large de l'IA dans le marché haussier à long terme

Le rapport sur les bénéfices du premier trimestre de NVIDIA a souligné que la société continue de voir une forte demande pour ses puces d'IA dans de nombreux secteurs et régions. Les bénéfices ont augmenté de plus de 460 % par rapport à l'année dernière, tandis que les prévisions pour le deuxième trimestre ont dépassé les prévisions des analystes. Aussi, la société a annoncé un fractionnement d'actions à raison de 10 pour 1 et une augmentation du dividende. Plus important encore, le PDG Jensen a souligné que l'IA générative s'étendait à des secteurs tels que l'automobile et les soins de santé, au-delà des principaux clients des services cloud. Selon nous, l'intelligence artificielle reste globalement dans les premières phases d'un marché haussier à long terme. Si les premiers gains boursiers ont été plus particulièrement observés dans les facilitateurs de l'IA, comme l'espace des semi-conducteurs, nous pensons qu'avec le temps, les gains de productivité se feront sentir dans tous les secteurs, y compris les services financiers, les soins de santé, l'industrie et la production manufacturière.

 

3. Les marchés ne prévoient plus qu'une seule baisse des taux de la Fed en 2024

Après la publication des minutes de la Fed en début de semaine, combinée à des données PMI S&P plus solides jeudi, les marchés ont ajusté les prévisions de baisse des taux de la Fed de deux à une seule baisse des taux en 2024, très probablement en septembre. Alors que les minutes de la Fed indiquaient que les responsables du FOMC restaient préoccupés par les chiffres de l'inflation plus élevés que prévu au premier trimestre, les données plus récentes ont montré de meilleures tendances en matière d'inflation et une certaine modération sur le marché de l'emploi et chez les consommateurs. Selon nous, la Fed devra probablement constater deux ou trois meilleurs résultats en matière d'inflation avant de signaler une réduction des taux, ce qui pourrait être une voie possible pour l'inflation d'ici la fin de l'année. La faiblesse des données sur le marché du travail, des ventes au détail et des bénéfices des entreprises, qui indiquent que les consommateurs se replient un peu, est le signe d'une croissance des salaires plus faible et d'une inflation des services potentiellement plus faible. Nous pensons que la combinaison d'une inflation en baisse et d'une croissance économique modérée devrait constituer une bonne toile de fond pour le début d'un cycle de réduction des taux de la Fed, ainsi que pour un certain élargissement du leadership du marché.

­

📰 Le dossier de la semaine : La grande illusion de la gestion sous mandat

L'article « Assurance-vie, PER : le grand bluff de la gestion sous mandat » publié le 22 mai 2024 par Marie-Eve Frénay met en lumière les performances décevantes des gestions sous mandat. Basée sur une étude de Good Value for Money (GVfM), l'analyse de 326 offres de gestion profilée montre que les rendements de ces mandats sont souvent inférieurs à ceux du fonds en euros, surtout pour les mandats prudents et modérés.

 

Entre 2017 et 2023, les mandats de gestion ont affiché des rendements moyens voire très très faibles :

  • Mandats prudents (0-20% UC) : 1,55% par an

  • Mandats modérés (20-35% UC) : 1,59% par an

  • Mandats audacieux (70-100% UC) : 5% par an

En comparaison, le fonds en euros a offert un rendement annuel moyen de 1,64% sur la même période, avec certaines assurances-vie délivrant plus de 4% en 2023. Cette disparité souligne un manque d'efficacité des mandats prudents et modérés, souvent surpassés par les fonds en euros.

 

Les critiques et limites de la gestion sous mandat sont principalement liées à un manque de dynamisme et à des performances hétérogènes. Les mandats prudents et modérés sont souvent critiqués pour leur gestion passive, qui ne s'adapte pas assez rapidement aux mouvements du marché. De plus, même parmi les mandats modérés et équilibrés, seuls quelques-uns atteignent des performances remarquables, ce qui rend le choix du mandat à la fois crucial et incertain.

 

Pourquoi choisir la gestion libre avec un conseiller en gestion de patrimoine (CGP) ?

 

  • Personnalisation et flexibilité : Contrairement aux gestions sous mandat standardisées, la gestion libre permet une adaptation précise à vos besoins et objectifs personnels. Un CGP peut ajuster votre portefeuille en fonction des évolutions du marché et de vos préférences, maximisant ainsi les opportunités de rendement.

  • Suivi régulier et proactif : Avec un CGP, vous bénéficiez d'un suivi régulier et d'une réactivité accrue face aux fluctuations du marché. Ce niveau d'attention individualisé peut prévenir des pertes et saisir des opportunités rapidement, optimisant ainsi votre performance globale.

  • Expertise et conseil sur mesure : Un CGP apporte une expertise pointue et des conseils personnalisés, vous aidant à naviguer dans le vaste univers des investissements. Vous pouvez ainsi diversifier vos placements de manière judicieuse et adaptée à votre profil de risque.

 

En résumé, la gestion sous mandat que vous retrouvez en banque ou sur les principales fintechs du marché ne garantit pas de meilleurs rendements malgré son attrait de simplicité. Au contraire, elle présente des performances souvent inférieures et un manque de dynamisme. En optant pour une gestion libre avec un CGP, vous choisissez une approche personnalisée, réactive et optimisée, adaptée spécifiquement à vos besoins et objectifs financiers. 

­

🏠 Immobilier : Le palmarès des villes où l'on vend le plus vite

La France traverse une crise majeure dans le secteur de l'immobilier, caractérisée par une hausse des taux d'emprunt et une baisse lente des prix des logements. Ces facteurs prolongent généralement les délais de vente des biens immobiliers. Cependant, certaines villes françaises échappent à cette tendance, réussissant à réduire les délais de vente.

 

Rouen en tête du classement

Selon une étude publiée par SeLoger, Rouen, située en Seine-Maritime, se distingue par la rapidité de ses ventes immobilières. En mai 2024, le délai moyen pour vendre un bien immobilier à Rouen était de 45 jours, contre 70 jours à la même période l'année précédente. 

Outre Rouen, d'autres villes connaissent également des délais de vente relativement courts. Par exemple, à Saint-Étienne, Roubaix et Quimper, le délai moyen de vente en mai 2024 est de 48 jours. Néanmoins, il est important de noter des variations :

  • Quimper : Bien que le délai actuel soit de 48 jours, il a considérablement augmenté par rapport à mai 2023, où il était de 29 jours.

  • Saint-Étienne et Roubaix : Dans ces villes, les délais ont diminué, reflétant une amélioration du marché immobilier local.

Globalement, dans 80% des grandes villes françaises, les délais de vente se situent entre deux et trois mois, selon les données de SeLoger.

 

Les villes aux délais de vente les plus longs

Certaines villes, cependant, affichent des délais de vente beaucoup plus longs. Tourcoing et Tours sont les exemples les plus marquants, avec un délai moyen de 108 jours, soit environ trois mois et demi. Ces chiffres représentent une augmentation de 24 jours pour Tourcoing et de 32 jours pour Tours au cours des douze derniers mois. À Villeurbanne, bien que les prix des appartements aient chuté de 8,8% en un an, les délais de vente ont augmenté de 24 jours, atteignant en moyenne 92 jours.

 

Comprendre la crise de l'immobilier

Pour comprendre cette situation, il est essentiel de connaître les facteurs qui influencent le marché immobilier. Tout d'abord, la hausse des taux d'emprunt rend les crédits immobiliers plus chers, ce qui réduit la demande de logements. Aussi, une baisse trop lente des prix peut décourager les acheteurs potentiels, prolongeant ainsi les délais de vente. Cette crise met en lumière les disparités entre différentes régions de France et souligne l'importance de stratégies adaptées pour chaque marché local.

­

🏦 Investissement : Le marché haussier peut-il se poursuivre ? 3 facteurs à surveiller

Après quatre semaines de hausse, les marchés ont marqué un temps d'arrêt la semaine dernière, malgré les excellents résultats de NVIDIA, la coqueluche de l'intelligence artificielle (IA). Sur l'ensemble de l'année, le S&P 500 est toujours en hausse d'environ 10 %, et nous pensons qu'une certaine consolidation après une forte progression au cours du mois dernier est un signe sain.
 

Dans l'ensemble, la dynamique des marchés reste tirée par les grandes capitalisations technologiques, mais nous avons constaté un début d'élargissement dans les secteurs cycliques et en particulier sur les marchés internationaux, qui ont joué un rôle de rattrapage ces dernières semaines. Nous pensons que l'élargissement devrait se poursuivre, car l'inflation pourrait continuer à ralentir, la croissance des bénéfices se poursuit et les gains liés à l'intelligence artificielle se font finalement sentir dans tous les secteurs.
 

Les marchés ont subi une modeste correction de 5 % en avril, mais, selon nous, ce ne sera probablement pas la dernière correction de l'année. Pour les investisseurs à long terme, la question essentielle est de savoir si ces accès de volatilité se transformeront en marchés baissiers plus profonds ou plus longs. Nous ne voyons pas encore la possibilité d'une telle évolution, et nous continuons à surveiller trois facteurs clés pour déterminer si le marché haussier a encore des jambes : 

  • la trajectoire de la Fed et de l'inflation.

  • la croissance de l'économie et des bénéfices, et ;

  • le caractère durable du commerce des technologies.

 

Dans l'ensemble, nous pensons que le marché haussier qui a débuté en octobre 2022 se poursuivra peut-être dans les années à venir, sous l'impulsion des trois principes fondamentaux décrits ci-dessus. N'oubliez pas qu'historiquement, les marchés haussiers sont plus longs et plus solides que les marchés baissiers (marchés en baisse de 20 % ou plus). En fait, depuis 1946, le marché baissier moyen du S&P 500 a duré environ 16 mois, avec des baisses moyennes de 34 %, tandis que le marché haussier moyen a duré environ 5,6 ans, avec des gains moyens de 192 %. Même si l'on exclut les deux marchés haussiers les plus longs, le marché haussier moyen dure environ 4,3 ans et enregistre des gains de 125 %. Étant donné que le marché haussier actuel a débuté il y a un peu plus d'un an et demi et que l'indice S&P 500 a progressé d'environ 48 % au cours de cette période, l'histoire nous indique que nous avons encore du temps devant nous et que les prix peuvent encore s'apprécier. Nous continuons à recommander de surpondérer les actions américaines à grande et moyenne capitalisation, en équilibrant les secteurs de croissance et les secteurs de valeur et cycliques. Selon nous, bien que les rendements aient été étroits et concentrés dans le secteur technologique au début, la diversification sera probablement un thème clé au fur et à mesure que le marché haussier se poursuivra et arrivera à maturité.

­

💸 Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :

  • Les détenteurs d'obligations d'Atos ont rejettés l'offre de rachat de Kretinsky. La Banque centrale européenne détient 20% des obligations d'Atos.

 

  • TotalEnergies signe un contrat d'approvisionnement avec la raffinerie Dangote au Nigeria. La société étudie aussi à ce stade une cotation en actions à New York, mais pas une "cotation principale".

 

  • Luca de Meo va exercer un deuxième mandat de quatre ans à la tête de Renault.

 

  • Danone a finalisé la cession de ses activités en Russie.

 

  • Bolloré veut construire d'ici à 2030 une gigafactory de batteries en Alsace.

 

  • Apple sortira un iPhone plus fin en 2025. 

 

  • General Dynamics remporte un ordre de mission de 185 millions de dollars pour fournir des services de cybersécurité à l'armée de l'air américaine.

 

  • Volkswagen et Renault abandonnent leurs projets communs de développement de véhicules électriques selon Reuters.

 

  • Les bénéfices de Ryanair progressent en 2024 à 1,92 milliard d'euros.

 

  • Le deuxième investisseur de Sabadell soutient l'offre publique d'achat de BBVA.

 

  • Microsoft intègre l'IA générative directement dans les PC.

 

  • L'Arabie Saoudite en pourparlers avec Airbus et d'autres pour des contrats de métaux et d'installations. 

 

  • Trump Media & Technology a perdu 327 millions de dollars au premier trimestre.

 

  • Schneider Electric renonce à racheter Bentley Systems.

 

  • Klépierre achète un centre commercial à Rome pour plus de 200 M€.

 

  • Soitec dégage 178 M€ de bénéfice net annuel et confirme ses prévisions 2024/2025.

 

  • Nvidia dépasse les attentes au T1 et relève son dividende de 150%. 

 

  • Walt Disney a conclu un accord pour vendre sa participation dans Tata Play, valorisant le fournisseur de télévision par satellite indien à environ 1 Md$, a rapporté Bloomberg.

 

  • TSMC prévoit une croissance annuelle des ventes de 10% dans l'industrie des semi-conducteurs.

 

  • Alibaba a levé 4,5 Mds$ grâce à la vente d'obligations convertibles.

­

Source : Les Echos, Investir, Investing, ZoneBourse, Reuters, ABC Bourse

Précédent
Précédent

L'Hebdo #086 : 3 raisons pour lesquelles la suprématie du dollar n'est pas menacée, rebond des prix de l'immobilier et le timing actuel sur le marché obligataire

Suivant
Suivant

L'Hebdo #084 : Le retour des actions "mèmes", pas d'euphorie pendant les JO, Nvidia bientôt à 1000$ l'action