L'Hebdo #081 : Comment optimiser la cession de son entreprise grâce à la holding, les actions des "Sept Magnifiques" à la loupe et les news de la semaine

📈 Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine

1. Les actions terminent la semaine sur une bonne note

Les actions ont clôturé en forte hausse vendredi, alors que de solides rapports sur les bénéfices des sociétés technologiques de grande capitalisation Alphabet (Google) et Microsoft, ainsi que des données sur l'inflation aux États-Unis qui étaient conformes aux attentes, ont soutenu un rebond de l'humeur du marché. Malgré une semaine volatile, le S&P 500 a clôturé en hausse de plus de 2,6 % cette semaine. Toutefois, après cinq mois consécutifs de hausse pour le S&P 500, le Nasdaq et le Dow Jones, les indices sont tous en passe de perdre un mois d'avril. Il s'agirait également de la première correction des actions pour l'année, l'incertitude concernant les réductions de taux de la Fed et la trajectoire de l'inflation ayant déclenché la volatilité sur les marchés d'actions et d'obligations. Bien que les rendements des obligations du Trésor américain aient baissé vendredi, ils restent sur la voie de gains substantiels pour le mois. Par exemple, le rendement du Trésor à deux ans, souvent considéré comme un indicateur du taux des fonds fédéraux, est passé d'environ 4,6 % à 5,0 % en avril, au plus haut de l'année. La forte hausse des rendements a particulièrement pesé sur les segments du marché sensibles aux taux d'intérêt, notamment les actions de petite capitalisation, les secteurs tels que l'immobilier et les obligations de bonne qualité.

 

2. Les bénéfices des grandes entreprises technologiques soutiennent le rebond des marchés

Jeudi, les résultats et les prévisions de Google et de Microsoft, deux poids lourds de la technologie, ont contribué à faire rebondir les marchés et le moral des investisseurs. Les deux entreprises ont mis en avant les bons résultats de leurs activités d'intelligence artificielle (IA) et prévoient de continuer à dépenser et à développer ce segment d'activité au cours de l'année à venir. Google a également annoncé son tout premier dividende en numéraire, soulignant comment les entreprises technologiques à grande capitalisation dotées de bilans solides peuvent restituer de la valeur aux actionnaires, en particulier dans un contexte de taux d'intérêt élevés. Plus généralement, environ 45 % des entreprises du S&P 500 ont déjà publié leurs bénéfices du premier trimestre, et 80 % d'entre elles ont fait état d'une surprise positive, ce qui est nettement supérieur à la moyenne décennale de 74 %. La croissance des bénéfices du premier trimestre devrait atteindre 2,0 % en glissement annuel, soit un peu moins que les 3,4 % prévus à la fin du mois de mars. Néanmoins, pour l'ensemble de l'année 2024, les prévisions restent intactes pour une croissance des bénéfices de 10,5 % en glissement annuel, tirée à la fois par les secteurs de croissance et de valeur, ce qui, à notre avis, soutiendrait un élargissement du leadership du marché au cours de l'année à venir.

 

3. La Zone Euro connaît ses premiers signes de reprise économique. 

Après une période prolongée de stagnation, la Zone Euro semble enfin voir des signes de reprise économique. L’indice PMI, qui reflète les anticipations des chefs d’entreprise, a augmenté en avril pour atteindre 51,4 points, au plus haut depuis 11 mois, indiquant que la région se remet progressivement de sa léthargie et devrait connaître une croissance modérée dans les trimestres à venir. L’activité dans les services est essentiellement derrière ce rebond, la dynamique du secteur manufacturier restant médiocre en France et en Allemagne. Le PIB américain du 1er trimestre, en croissance de 1,6% contre 2,4% attendu, et les enquêtes PMI préliminaires pour le mois d’avril montrent un ralentissement de l’activité dans le secteur manufacturier et des services. Les nouvelles commandes, en contraction (48,4 vs 51,7 en mars), ou la baisse des attentes des entreprises concernant leur activité à 6 mois à un point bas depuis 6 mois montrent une baisse de la demande, témoin de l’essoufflement de la consommation des ménages et donc de la politique monétaire plutôt restrictive. L’emploi se contracte pour la première fois depuis juin 2020, ce qui devrait favoriser un tassement des salaires et, par conséquent, des pressions inflationnistes, en particulier dans les services.

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💼 Fiscalité d'entreprise : Comment optimiser la cession de son entreprise grâce à la holding ?

Saviez-vous que vous pouvez différer le paiement de l'impôt lors de la vente de votre entreprise ? Ce mécanisme est connu sous le nom d'apport-cession. En planifiant la vente de votre entreprise et en transférant les actions de votre société à une holding soumise à l'impôt sur les sociétés que vous gérez, vous pouvez bénéficier d'un report d'imposition et potentiellement annuler l'impôt dû.

 

Cependant, il existe des conditions strictes à respecter. Pour profiter de ce report, vous devez réinvestir au moins 60% du montant obtenu de la vente dans les 24 mois suivants la transaction.

 

Le processus se décompose en trois étapes :
1) Le vendeur, une personne physique, transfère les actions de son entreprise à une société holding qu'il contrôle et qu'il a établie spécifiquement pour cette opération ;
2) La holding vend ensuite ces actions à l'acheteur.
3) La holding reçoit le produit de la vente des actions et dispose de 24 mois pour réinvestir cette somme.

 

Prenons l'exemple de Monsieur Durand, qui vend son entreprise avec une plus-value de 490 000€. En choisissant cette méthode, il évite l'impôt sur la plus-value qui serait de 147 000€ (490 000€ de plus-value x 30% de flat tax).

 

Cette option est particulièrement intéressante pour les entrepreneurs qui envisagent de lancer une nouvelle activité dans les deux ans suivant la vente. Pour bénéficier de ce report d'imposition (selon l'article 150-0 B ter du CGI), il est essentiel de préparer l'opération en amont. Les actions doivent être apportées avant la cession de l'entreprise et il est nécessaire d'utiliser une holding déjà existante ou créée spécialement pour l'occasion. Il est aussi recommandé de se faire accompagner par des professionnels (conseiller en gestion de patrimoine, fiscaliste, expert-comptable).

 

Nous explorerons plus en détail le mécanisme d'apport-cession dans un article futur.

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🏦 Investissement : Les actions des "Sept Magnifiques" à la loupe

La semaine dernière a été la plus chargée de la saison des résultats, avec environ un tiers des sociétés du S&P 500 qui ont publié leurs résultats, représentant 40 % de la capitalisation boursière de l'indice. Jusqu'à présent, les résultats ont été encourageants : environ 80 % des sociétés ont surpris à la hausse et dépassé de 10 % les attentes en matière de bénéfices. Compte tenu de leur contribution considérable aux bénéfices de l'indice, les projecteurs ont été braqués sur le groupe des "Magnificent Seven", composé de sociétés technologiques à très forte capitalisation.

 

Les bénéfices des "Magnificent Seven" devraient augmenter de 47 % au premier trimestre par rapport à l'année précédente, dépassant largement les 2 % de croissance des bénéfices prévus par le S&P 5002. Trois des quatre sociétés du groupe qui ont publié leurs résultats la semaine dernière ont progressé (Tesla, Alphabet, Microsoft), Alphabet se distinguant après avoir dépassé les estimations et annoncé un dividende pour la première fois. En revanche, les actions de Meta ont chuté, la société ayant annoncé un chiffre d'affaires inférieur aux prévisions tout en prévoyant des dépenses d'investissement plus importantes pour soutenir l'intelligence artificielle.

 

Notre avis : Les valorisations ayant augmenté au cours des cinq derniers mois, la barre des attentes est haute, et les entreprises doivent présenter des bénéfices et des perspectives à la hauteur de ces valorisations. La bonne nouvelle est que, dans l'ensemble, les entreprises ont jusqu'à présent été en mesure de se montrer à la hauteur. Pour l'ensemble de l'année, les estimations de bénéfices restent stables, indiquant que les bénéfices des entreprises devraient augmenter d'un peu plus de 10 %, ce qui représenterait une accélération significative par rapport à l'année dernière. Selon nous, la demande solide continuera à soutenir la croissance des revenus, tandis que la rentabilité pourrait se redresser grâce à la lente diminution des coûts des intrants.

 

Les méga-capitalisations technologiques ont connu un rallye remarquable au cours des deux dernières années, qui, contrairement à la bulle technologique, n'est pas construit sur du sable, puisqu'il a été alimenté par une forte croissance des bénéfices. L'opportunité de l'activation et de l'application de l'IA semble avoir encore un fort potentiel de croissance. Toutefois, la surperformance des bénéfices et l'écart avec le reste du marché commenceront probablement à se réduire au cours du second semestre de l'année, ce qui nous conforte dans l'idée que la reprise s'étendra à d'autres entreprises et secteurs qui sont restés à la traîne.

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💸 Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :

  • OVH améliore sa rentabilité au T1 mais réduit ses prévisions de revenus 2024. 

 

  • Renault confirme ses objectifs 2024 après des ventes supérieures aux attentes au T1.

 

  • Sanofi aurait réglé 4000 affaires concernant le Zantac pour un montant de 100 M$, ce qui implique un règlement de 25 000 USD en moyenne par demandeur. 

 

  • Apple est sur le point de conclure un accord avec la FIFA sur les droits télévisuels d'un nouveau tournoi, selon le NYT.

 

  • Air Liquide confirme ses perspectives pour 2024 malgré un T1 affecté par l'énergie.

 

  • Ipsen améliore ses revenus de 13,3% au T1. 

 

  • Kering s'attend à une baisse de 40 à 45% son résultat opérationnel au T1.

 

  • Atos publie un T1 en baisse et une marge à peine positive. 

 

  • BNP Paribas dépasse les attentes au T1 et confirme sa trajectoire de croissance. 

 

  • Carrefour accélère ses économies après des ventes stables au 1er trimestre. 

 

  • Casino baisse de 3,8% du CA au 1er trimestre 2024. 

 

  • Dassault Systèmes confirme ses objectifs 2024 après des résultats en hausse au T1.

 

  • Michelin publie des ventes en baisse de 4,6% au premier trimestre mais confirme ses objectifs.

 

  • STMicroelectronics publie une marge brute en baisse au T1 et revoit en baisse sa prévision de CA annuel.

 

  • Amundi porte son encours sous gestion à des niveaux records et publié un bénéfice net plus élevé que prévu au T1.

 

  • Vinci réalise un chiffre d'affaires en hausse de 4,8% au T1 à 15,73 Mds€.

 

  • S&P abaisse la perspective de la note crédit de Boeing à "négative", inquiète des problèmes de production.

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Source : Les Echos, Investir, Investing, ZoneBourse, Reuters, ABC Bourse

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