L'Hebdo #059 : L'ETF BlackRock, le calcul de rentabilité d'un investissement locatif et le défi du mois de décembre
📈 Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine
1. La performance des actions s'est élargie en novembre
Jusqu'à présent, le mois de novembre a été à la hauteur de sa réputation de mois fort pour les actions, le S&P 500 ayant progressé de plus de 8 % depuis le début du mois. Du point de vue du leadership, la situation est restée la même, les technologies de l'information, la consommation discrétionnaire et les services de communication étant les secteurs les plus performants. Cependant, les secteurs de la finance, de l'immobilier et de l'industrie ne sont pas loin, chacun ayant progressé de plus de 7 % sur le mois. L'énergie est le seul secteur qui n'a pas enregistré de performance positive sur le mois, la baisse des prix du pétrole brut ayant pesé sur les performances du secteur. La combinaison d'une inflation plus faible et d'un recul des rendements obligataires, ainsi que des bénéfices des entreprises plus élevés que prévu au troisième trimestre, a ouvert la voie à un rallye généralisé en novembre.
2. Binance frappée par une lourde amende de la SEC, mais le marché des cryptomonnaies reste résilient
Binance, célèbre plateforme d'échange de cryptomonnaies, a récemment fait face à une sanction financière majeure. La SEC, autorité de régulation des marchés financiers aux États-Unis, lui a infligé une amende considérable de 4,3 milliards de dollars. Cette pénalité fait suite à des infractions relatives aux réglementations sur les transferts d'argent et aux sanctions imposées par les États-Unis. En conséquence, la société a dû se séparer de Changpeng Zhao, son PDG emblématique. Malgré ces turbulences, le bitcoin montre une résilience surprenante, enregistrant une progression d'environ 1% cette semaine. Son cours se stabilise autour de 37 750 dollars, une évolution qui n'a pas déclenché de réaction de panique parmi les investisseurs en cryptomonnaies, contrairement aux attentes. Parallèlement, l'ether, qui occupe la deuxième place en termes de valeur sur le marché des cryptomonnaies, affiche une performance encore plus remarquable. Depuis le début de la semaine, cette crypto a vu sa valeur augmenter de presque 5%, franchissant de nouveau le seuil des 2100 dollars. Enfin, notons que la valorisation globale du marché des cryptomonnaies a franchi le cap des 1400 milliards de dollars, une première depuis mai 2022.
3. Les marchés s'intéresseront au rapport sur l'inflation PCE aux Etats-Unis la semaine prochaine
L'inflation, et son impact potentiel sur la trajectoire future de la politique monétaire, sera de nouveau au centre de l'attention la semaine prochaine, avec le rapport sur l'inflation des dépenses de consommation personnelle (PCE) d'octobre qui sera publié jeudi. On s'attend à ce que les PCE de base (qui excluent les aliments et l'énergie) augmentent de 3,5 % d'une année sur l'autre, contre 3,7 % le mois précédent. En plus de l'inflation des PCE, la semaine prochaine apportera une lecture des prix de l'immobilier américain, avec la publication de l'indice des prix de l'immobilier S&P/Case-Shiller, mardi. L'inflation des abris représente environ 40 % du panier de l'inflation de base et est restée obstinément élevée en 2023. Les indicateurs, tels que l'indice des prix des logements S&P/Case-Shiller, se sont modérés cette année, ce qui pourrait indiquer une baisse de l'inflation des logements. Le rapport d'octobre sur l'IPC en a apporté la preuve, l'inflation des logements augmentant de 6,7 % en glissement annuel contre 7,2 % précédemment. Normalement, l'inflation des logements devrait continuer à se modérer jusqu'à la fin de l'année et en 2024, ce qui soutiendra la baisse des chiffres de l'inflation future.
📰 Le dossier de la semaine : Si l'ETF BlackRock est approuvé, le prix du Bitcoin pourrait atteindre 141 000 $
Un nouveau rapport du responsable de la recherche chez CoinShares, James Butterfill, a révélé que l'approbation d'un fonds négocié en bourse (ETF) Bitcoin au comptant pourrait attirer 14,4 milliards de dollars d'entrées au cours de sa première année et propulser le prix du Bitcoin à 141 000 dollars d'ici la fin de 2025.
Le chercheur a postulé dans ses recherches que 10 % des actifs adressables estimés à 14 400 milliards de dollars aux États-Unis seraient investis dans un ETF Bitcoin au comptant, avec une allocation moyenne de 1 %. Et alors que le plus grand gestionnaire d'actifs au monde, BlackRock, se rapproche d'une telle approbation, le catalyseur de ces afflux semble imminent. "Dans l'ensemble, quand vous regardez BlackRock, qui possède 10 000 milliards de dollars d'actifs, 14,4 milliards de dollars, c'est comme de la petite monnaie pour eux", a expliqué George Tung. "Un afflux de 14,4 milliards de dollars ferait grimper le prix du bitcoin à 141 000 dollars. Alors réfléchissez donc à la probabilité d'une telle éventualité et à la rapidité avec laquelle elle pourrait se produire. C'est comme si c'était au coin de la rue"
Sur la base de ces estimations qui soulignent la quantité de capital institutionnel en attente d'un moyen plus facile d'obtenir une exposition au bitcoin, on comprend pourquoi il y a tant d'enthousiasme autour de l'approbation potentielle d'un ETF au comptant. Il ajoute à ce sujet : "C'est l'impact d'un ETF, car il y a tellement de gens qui restent sur la touche", a déclaré Tung. «(Il y a) des gestionnaires de fonds, des fonds de pension et des fonds de retraite qui pensent qu'acheter du bitcoin physique est trop risqué. Mais s’ils peuvent placer leur argent dans un ETF au comptant, c’est une autre histoire". Je partage son avis.
D'ailleurs, selon une enquête récente menée par Coinbase, 64 % des investisseurs interrogés s'attendent à augmenter leurs exposition au Bitcoin au cours des trois prochaines années. "Une fois que le bitcoin dépassera les 50 000 dollars, passera à 60, puis à 70, ces 64 % vont plaire, 90 %", a déclaré Tung. "Personne ne veut rater des gains. Le FOMO (définition: la peur de louper une opportunité) sera réel et s’étendra à tout le monde, pas seulement aux investisseurs particuliers, mais aussi aux aux institutions. Tout le monde sentira que FOMO une fois que Bitcoin commencera à vraiment augmenter".
D'autres chercheurs et analystes de marché soulignent depuis des semaines les impacts positifs sur les prix d’un ETF spot bitcoin de BlackRock. Un ancien directeur de la société a déclaré que cela rapporterait 200 milliards de dollars au bitcoin, tandis qu'Anthony Scaramucci de SkyBridge Capital a prédit que cela pousserait le prix du bitcoin à 330 000 dollars.
🏠 Immobilier : Comment calculer la rentabilité d’un investissement locatif ?
Le succès d'un investissement locatif dépend en grande partie de sa rentabilité. Calculer la rentabilité d'un investissement locatif est essentiel pour évaluer son potentiel de gains et pour s'assurer qu'il répond à vos objectifs financiers. Cette démarche implique donc l'analyse de divers facteurs tels que le prix d'achat, les revenus locatifs potentiels, les dépenses courantes, etc. Voici une méthode, un guide, pour vous aider à calculer la rentabilité d'un projet immobilier.
Comment calculer la rentabilité brute ?
La rentabilité brute est un indicateur basique mais rapide pour évaluer la performance financière d’un investissement immobilier locatif. Bien que cette mesure manque de détails, elle offre un aperçu initial utile pour juger si un investissement est viable. Pour la calculer, divisez simplement le revenu locatif annuel par le coût d'achat du bien immobilier.
Prenons un exemple pour illustrer le calcul de la rentabilité brute avec des chiffres différents : supposons que vous achetiez un bien immobilier pour 100 000 € et que vous fixiez un loyer mensuel de 650 €. Dans ce cas, la rentabilité brute se calcule de la manière suivante : (650×12)/100000×100(650×12)/100000×100. Cela donne une rentabilité brute d’environ 7,8 %.
Cependant, il est important de comprendre que la rentabilité brute ne reflète pas l'intégralité des coûts associés à un investissement. Elle ne prend pas en compte les dépenses annexes telles que les frais de notaire, les coûts de rénovation, ou les charges récurrentes durant la période d'investissement. Il est donc impératif de ne pas se fier uniquement à la rentabilité brute pour prendre une décision d’investissement.
Comment calculer la rentabilité nette ?
Pour obtenir une évaluation plus fine de la rentabilité d'un investissement locatif, vous devez considérer le coût total de l'opération et les dépenses liées à l'investissement. C'est comme ça que vous parviendrez à calculer la rentabilité nette. La rentabilité nette est reconnue comme étant l'indicateur le plus fiable pour comparer différents projets d'investissement, peu importe votre profil d'investisseur ou les choix spécifiques que vous faites. Par exemple, que vous choisissiez de confier la gestion de votre propriété à une tierce partie ou de souscrire une assurance contre les loyers impayés, ces dépenses opérationnelles n'affecteront pas la rentabilité nette de votre projet. En effet, cette dernière reflète la performance intrinsèque du projet en lui-même.
Pour affiner le calcul de la rentabilité nette d'un investissement locatif, plusieurs éléments doivent être pris en compte. D'abord, dans le coût initial de l'investissement, il est essentiel d'inclure :
• Les frais de notaire, qui varient entre 7 à 8 % pour un bien ancien, et 2 à 3 % pour un bien neuf.
• Les frais d'agence immobilière ou de chasseur immobilier.
• Les dépenses relatives aux travaux et à l'ameublement.
Ensuite, pour obtenir un aperçu précis de la rentabilité nette, il faut déduire du total des loyers annuels les postes de dépenses suivants :
• Les charges locatives non récupérables, puisque seules certaines charges du logement peuvent être répercutées sur le locataire.
• La taxe foncière (et la taxe d'habitation pour une résidence secondaire).
La formule pour calculer la rentabilité nette devient donc : rentabilité nette = (loyer charges comprises - charges de copropriété - taxe foncière) / (prix d'achat + frais d'agence/chasse + frais de notaire + coûts des travaux + ameublement).
Comment calculer la rentabilité "réelle" ?
Alors que la rentabilité nette donne une estimation assez précise de la performance financière "théorique" de votre investissement, la rentabilité "réelle" pousse l'analyse encore plus loin en intégrant une précision accrue. Cette dernière tient compte de divers éléments, notamment :
• Vos décisions en tant qu'investisseur, telles que la gestion locative confiée à une agence, la souscription à une assurance contre les loyers impayés, le choix d'une assurance pour propriétaire non-occupant, l'engagement d'un comptable, etc.
• Les aléas, y compris les périodes où le logement n'est pas loué, des travaux inattendus dans le logement ou dans la copropriété.
• L'évolution des revenus, en gardant à l'esprit que les loyers sont révisés selon l'indice de référence des loyers (IRL).
C'est compliqué d'évaluer avec exactitude ce niveau de rentabilité avant de réaliser l'investissement. Cependant, il est possible de sélectionner des projets d'investissement où la rentabilité réelle se rapproche autant que possible de la rentabilité nette, pour une meilleure prévisibilité et clarté.
Enfin vous pouvez pousser vos calculs en considérant la rentabilité des capitaux investis Contrairement à la rentabilité locative, qui mesure la performance financière globale d'un projet, la rentabilité des capitaux investis se concentre sur l'argent que vous mettez de votre poche, c'est-à-dire votre apport personnel et les économies que vous y ajoutez mensuellement. Cet indicateur est essentiel pour évaluer la performance de votre investissement en comparaison avec d'autres options d'épargne, comme un livret A ou une assurance-vie. Finissons avec un autre aspect important de l'investissement locatif : l'effet de levier procuré par le financement bancaire. Lorsque vous empruntez pour investir, c'est en réalité la banque qui finance l'achat du bien, tandis que le locataire contribue de manière significative au remboursement de votre emprunt. Cette dynamique renforce l'attrait de l'investissement locatif en maximisant l'utilisation de vos ressources financières personnelles.
🏦 Investissement : Le défi du mois de décembre
Novembre a été un mois formidable : de loin le meilleur mois de l’année et le meilleur mois depuis la mi-2022. Le S&P 500 est en hausse de 8,7 % sur le mois, à quatre jours de bourse de la fin, et en hausse de près de 19 % sur l’année, un gros rebond par rapport à la crise de 2022. Le Nasdaq est en hausse de près de 11 % sur le mois et de 36 % sur l'année. Le Dow Jones est à la traîne, en hausse de 7 % sur le mois et de près de 7 % sur l'année. Le Cac40 prend 5,91% depuis le 1er novembre et 10,6% de performance depuis le début de l'année. +6,85% pour l'Euro Stoxx 50 depuis le début du mois et 13,4% depuis le 1er janvier.
En théorie, le mois de décembre devrait poursuivre l'élan des marchés boursiers :
Le mois de décembre a une histoire. Le gain moyen du S&P 500 en décembre depuis 1999 est de 5,1 %. La moyenne du Dow Jones est de 5,9 % et celle du Nasdaq de 7,8 %.
La Réserve fédérale a cessé de relever ses taux et pourrait commencer à les réduire au printemps.
L'économie, américaine notamment, se porte mieux que ne le prévoyaient la plupart des économistes.
Les prix de l'énergie semblent baisser au niveau mondial, mais probablement pas au rythme souhaité.
Cela dit, il existe un certain nombre de risques. Commençons par les plus évidents :
Les tensions géopolitiques sont fortes. En témoignent le Hamas et Israël, l'Ukraine et la Russie.
Les tensions entre les États-Unis et la Chine sont suffisamment graves pour que les actions de Nvidia aient chuté lorsque la société a averti que l'obtention des autorisations américaines pour la vente de ses puces pourrait prendre du temps et nuire aux ventes.
Les tensions politiques aux États-Unis vont s'aggraver car il s'agit d'une année d'élections présidentielles. L'inflation pourrait réapparaître.
La Fed et la BCE ont régulièrement dit qu'elles n'hésiteront pas à relever les taux si nécessaire.
Les prix exorbitants de nombreux titres, en particulier des grandes valeurs technologiques, ont à leur tour donné une image très incomplète de l'ensemble des actions.
Seuls trois des onze secteurs du S&P 500 (les technologies de l'information, la consommation discrétionnaire et les services de communication) affichent une progression de plus de 10 % cette année. Et ces trois secteurs sont en forte hausse. A la hausse, les titres Microsoft, Nvidia, Alphabet, Meta Platforms, Adobe, Oracle, Amazon.com et Netflix sortent du lot.
Le problème est que les grands indices comme le S&P 500 et le Nasdaq sont pondérés en fonction de la capitalisation boursière. Plus la capitalisation boursière globale d'une action est importante, plus elle influence l'indice. Les 10 plus grandes actions du S&P 500 en termes de capitalisation boursière représentent environ 30 % de la valeur de l'indice. L'indice Dow est pondéré en fonction du prix. Plus le prix est élevé, plus l'influence d'une action est importante. En fait, si l'on pondère chaque action du S&P 500 de manière égale, la situation est radicalement différente. L'indice S&P équipondéré n'a progressé que de 3,7 % cette année.
Il faudra donc se méfier si les grandes valeurs s'effondrent soudainement. Ou préparez-vous à saisir une bonne affaire.
💸 Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :
Blackstone est en tête pour remporter le portefeuille de 17 milliards de dollars de prêts immobiliers commerciaux issus de la vente de la dette de Signature Bank par la FDIC.
Tesla gagne le procès qui l'accuse de monopoliser les réparations et les pièces détachées.
Lactalis réclame 1 Md€ à Eurofins dans l'affaire du lait contaminé.
L'Italie a bloqué le rachat par Safran de Microtecnica, la filiale italienne de Collins Aerospace, en raison du risque de perturbation de l'approvisionnement des forces armées italiennes.
Interparfums vise une croissance de l'ordre de 10 à 12% en 2024.
Permira et Blackstone vont racheter Adevinta (Le Bon Coin) à 115 NOK l’action, pour un prix global de 141 MdsNOK (environ 12,1 Mds€).
Jeff Bezos aurait vendu 1 Md$ d’actions Amazon additionnelles mardi, selon CNBC.
Warren Buffett a déclaré que Berkshire Hathaway a le "bon PDG" pour lui succéder.
Sony confronté à un procès de masse au Royaume-Uni, après des accusations d'abus de position dominante sur le Playstation Store.
La Chine a ajouté Country Garden, Sino-Ocean et d'autres constructeurs à la liste des promoteurs éligibles à une série de soutiens financiers.
Novo Nordisk investit 2,1 milliards d'euros en France.
Le numéro deux de Saint-Gobain, Benoît Bazin, prendra la tête du groupe en juin.
Eiffage remporte la réalisation d’un tronçon d’autoroute en Norvège pour 234 millions d’euros.
Thales remporte un contrat pour la fourniture d'un système de transport public en Egypte.
Nvidia retarde le lancement d'une nouvelle puce d'IA destinée à la Chine.
Barclays prépare un plan d'économies de 1 milliard de livres sterling.
Les actionnaires de la Juventus approuvent l'augmentation de capital de 200 millions d'euros et le regroupement d'actions.