Hebdo 074 : Le dynamisme et les défis de l'Inde, les prix des logements parisiens prennent leur envol avant les JO et l'investissement dans vos artistes préférés

📈 Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine

1. Volatilité du CAC 40 et perspectives économiques globales

 

Le CAC 40 a connu une semaine agitée, alternant baisses et rebonds, pour finir avec une légère baisse de 0,4% à 7.420,69 points. En dépit d'un rebond des marchés américains, le S&P 500 semble ne pas pouvoir clôturer la semaine sur une note positive, rompant ainsi une tendance haussière de neuf semaines. Le rapport du Bureau of Labor Statistics américain a révélé une création d'emplois supérieure aux attentes en décembre. Ce chiffre pourrait influencer la stratégie de la Réserve fédérale américaine, rendant moins probable une baisse des taux d'intérêt au début de 2024. Les analyses suggèrent que le secteur administratif et des services progresse, tandis que le secteur manufacturier reste stagnant. En Europe, l'inflation en hausse incite la Banque centrale européenne à la prudence. Malgré des anticipations de taux d'intérêt élevés, certains experts prévoient une réduction des taux vers avril.

 

2. Chute marquée pour Pernod Ricard et Rémy Cointreau suite à une enquête chinoise

 

Pernod Ricard et Rémy Cointreau ont subi de lourdes pertes ce vendredi, avec une baisse de 6% pour Pernod Ricard, le plus impacté du Cac 40, et un effondrement de 15% pour Rémy Cointreau, son plus bas niveau de la journée. Ces chutes font suite à l'annonce par le ministère chinois du Commerce d'une enquête antidumping visant des importations d'alcools européens, initiée par des fabricants chinois. Cette nouvelle a été aggravée par des révisions à la baisse des prévisions de cours de Pernod Ricard par plusieurs analystes. Sur quatre jours, Pernod Ricard a vu son action décliner de près de 8%, tandis que Rémy Cointreau a franchi la barre des 100 euros pour la première fois depuis 2020. LVMH, un autre acteur du secteur des spiritueux, a également connu une baisse, terminant la journée avec une perte de 1,28%.

 

3. Ascension record du Bitcoin, entraînant avec lui d'autres cryptomonnaies

 

Cette semaine, le Bitcoin (BTC) a continué son envolée, surpassant même son précédent record historique. Vendredi, la cryptomonnaie a brièvement franchi les 70 000 dollars, dépassant son pic de novembre 2021 à 68 900 dollars. Ce succès est largement attribué à l'augmentation des investissements dans les ETF Bitcoin Spot aux États-Unis, notamment l'ETF de BlackRock qui gère maintenant plus de 12 milliards de dollars. Depuis lundi, le Bitcoin a augmenté de plus de 7%, se stabilisant aux alentours de 68 000 dollars. L'engouement pour le Bitcoin a également profité à d'autres cryptomonnaies, comme Ethereum (ETH) avec une hausse de 13,5%, se rapprochant de son propre sommet historique, Solana (SOL) à +14%, ainsi que des actifs plus spéculatifs comme les memecoins Floki (FLOKI) et Shiba Inu (SHIB) qui ont respectivement gagné 56% et 64%.

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📰 Le dossier de la semaine : Le dynamisme et les défis de l'Économie Indienne : perspectives et risques

L'Inde, avec son économie dynamique et en plein essor, attire de plus en plus l'attention des investisseurs internationaux. Ce géant d'Asie du Sud, connu pour sa diversité culturelle et son histoire riche, est également un acteur majeur sur la scène économique mondiale. 

 

I. Un acteur économique de premier rang

 

Les indices économiques, tels que ceux des directeurs d'achat, ne sont pas toujours captivants et peuvent prêter à confusion avec leurs fluctuations mineures. Cependant, l'Inde, en tant que troisième économie mondiale, présente des aspects plus prometteurs. Les immatriculations de deux-roues, un secteur comprenant motos et scooters, sont revenues aux niveaux de 2019, montrant une reprise régulière. Ces statistiques, complétées par les données sur les voyages aériens et la consommation de carburant, révèlent une consommation en hausse et un pays en pleine transformation, avec une classe moyenne en expansion et une meilleure accessibilité aux services éducatifs, de santé et financiers pour tous.

 

L'Inde est reconnue pour sa production à faible coût et sa demande croissante. De plus, le pays se distingue dans plusieurs domaines innovants. Des investissements massifs dans la technologie et la fabrication, considérant l'Inde comme un centre industriel moins risqué que la Chine, ont été annoncés. Le principal indice boursier indien, le BSE Sensex, regroupant d'importantes banques et entreprises, a augmenté de 20 % en un an, avec un ratio cours/bénéfice attractif. En comparaison, le Dax 30 allemand présente un ratio inférieur. L'Inde a encore un potentiel de croissance, notamment si le gouvernement favorise davantage d'investissements étrangers.

 

Enfin, les indicateurs classiques, comme la croissance annuelle du PIB de 6 % depuis 2014, et le dépassement de la Chine en termes de population, témoignent du dynamisme de l'Inde. Un facteur clé est l'âge moyen de la population, sensiblement inférieur à celui de la Chine, signalant un potentiel de marché jeune et en développement.

 

II. L'essor économique de l'Inde : stabilité et croissance durable

 

L'Inde se distingue comme le marché émergent connaissant la plus rapide croissance économique. Avec une prévision de croissance dépassant 6% en 2024, elle se positionne devant la Chine et d'autres économies en plein essor comme l'Indonésie et Taïwan. Bien que cette croissance soit moins spectaculaire que les 8% des années 2000, elle marque un rebond significatif par rapport à la période pré-pandémique.

 

Ce développement n'est pas le fruit d'une politique de relance effrénée. Le gouvernement de Narendra Modi privilégie la stabilité macroéconomique, se concentrant sur le contrôle de l'inflation plutôt que sur une politique de dépenses effrénées. Cela se traduit par une gestion rigoureuse des déficits budgétaires et courants.

 

Selon Murali Yerram de Franklin Templeton, cette croissance économique généralisée booste aussi les profits des entreprises. La participation croissante des investisseurs locaux sur le marché boursier est également notable. Les dépenses publiques jouent un rôle clé dans cette dynamique, mais contrairement à la Chine, l'Inde mise sur une utilisation judicieuse des recettes fiscales plutôt que sur l'endettement massif. Depuis près d'une décennie, Modi a accru les recettes fiscales grâce à l'instauration d'une Taxe sur les Produits et Services (TPS) variant entre 5 et 28%.

 

Ce système fiscal, en place depuis 2017, a progressivement renforcé les recettes de l'État. L'Inde a également entrepris des réformes bancaires significatives avec l'ouverture de près de 500 millions de nouveaux comptes, augmentant l'accès bancaire des adultes de 35% en 2011 à près de 77% en 2021, avec une majorité de titulaires féminins.

 

III. Élections indiennes et perspectives économiques

 

L'élection imminente en Inde est déterminante, avec Narendra Modi briguant un troisième mandat. Murali Yerram de Franklin Templeton prévoit une diminution des dépenses publiques, liée à une stagnation des recettes fiscales. Cependant, l'OCDE reste positive, suggérant que les ajustements budgétaires pourraient bénéficier au secteur privé. Malgré des coupes possibles, les dépenses gouvernementales restent importantes, avec des investissements prévus dépassant les 100 milliards de dollars.

 

Yerram observe une forte santé financière des entreprises indiennes, anticipant une croissance économique robuste. Les investissements privés se dirigent vers des secteurs clés tels que les semi-conducteurs et l'énergie solaire. Bien que la bourse indienne ait sous-performé par rapport à la croissance des bénéfices, une réévaluation est possible en 2024 si la croissance est perçue comme durable.

 

Les élections sont vues comme un point de bascule potentiel par Barclays, avec des perspectives de renforcement de l'industrie manufacturière et de développement des infrastructures, offrant des opportunités supplémentaires de croissance pour l'économie indienne.


IV. Un marché émergent propulsé par sa classe moyenne

 

 

L'Inde se distingue comme un marché émergent attrayant grâce à sa démographie jeune et sa classe moyenne en expansion. Contrairement au Nigeria, dont la jeunesse n'a pas encore stimulé l'économie de manière significative, ou au Japon, où une population vieillissante a tout de même entraîné une bonne performance en 2023, l'Inde combine croissance démographique et augmentation de la richesse.

 

Cette dynamique attire les entreprises internationales telles que Haleon (HLN), qui connaît une croissance significative en Inde, surpassant largement celle des marchés développés. Le développement massif du transport aérien intérieur, avec des commandes importantes d'avions auprès d'Airbus et Boeing par Air India et IndiGo, illustre la réponse croissante à la demande de cette classe moyenne.

 

Les réformes gouvernementales, notamment fiscales, ont amplifié le pouvoir d'achat, comme le montre l'augmentation des acquisitions de biens de luxe et la facilité d'accès au financement pour ces achats. L'Inde se distingue également par son exportation de services et de technologies, notamment dans le domaine de l'informatique et de l'intelligence artificielle, grâce à des entreprises comme Infosys et Tata. Avec le plus grand nombre de diplômés en ingénierie au monde et un secteur des services bien établi, l'Inde est en train de se positionner comme un leader de l'innovation numérique mondiale.

 

V. L'Inde est-elle la nouvelle Chine ? 

 

La croissance rapide de l'Inde, marquée par un essor des infrastructures, une classe moyenne en expansion et un développement technologique local, évoque des similitudes avec la Chine des dernières décennies. La comparaison s'est intensifiée depuis que l'Inde a dépassé la Chine en population en 2023, et son PIB par habitant est aujourd'hui équivalent à celui de la Chine il y a 20 ans, période de forte accélération économique.

 

Néanmoins, des différences notables séparent les deux géants asiatiques. La croissance chinoise a été fortement stimulée par les liquidités publiques et les exportations à bas prix, tandis que l'Inde s'appuie davantage sur les revenus fiscaux avec un investissement total représentant environ 30% de son PIB, contre 45% parfois pour la Chine.

 

Les analystes de Bernstein estiment que bien que l'Inde ne suive pas exactement le même chemin d'investissement frénétique que la Chine, sa trajectoire est plus durable et ses investissements pourraient avoir des effets plus durables. Ils ajoutent que l'Inde entretient des relations commerciales plus étroites avec l'Europe et l'Amérique du Nord, éliminant le besoin d'imiter technologiquement les grandes puissances, un défi auquel la Chine a dû faire face.

 

Selon GQG Partners, l'Inde, qui était autrefois perçue comme une économie émergente fragile, se distingue maintenant clairement de la Chine. Rajin Jain de GQG souligne que le ratio dette/PIB de l'Inde est bien inférieur à celui de la Chine, et les entreprises indiennes affichent un rendement des capitaux propres supérieur, témoignant de la solidité commerciale de l'Inde.

 

Cependant, la Chine reste un pays plus riche et cette situation devrait perdurer. L'un des défis majeurs pour l'Inde concerne l'utilisation optimale de sa main-d'œuvre dans la prochaine décennie. Le taux d'activité en Inde est d'environ 51%, contre 76% en Chine. De plus, le marché du travail en Inde est principalement masculin, avec une participation féminine en baisse constante depuis 20 ans, un aspect que Barclays identifie comme un potentiel levier de croissance économique pour l'Inde.

 

VI. Les défis des 3C : Conglomérats, Corruption et Changement Climatique

 

L'investissement en Inde présente des risques spécifiques liés aux conglomérats, à la corruption et au changement climatique. Malgré ses avancées, l'approche antilibérale du gouvernement Modi peut limiter son attractivité auprès de certains investisseurs.

 

Conglomérats : La diversité et la gestion des conglomérats indiens, tels qu'Adani et Reliance Industries, représentent un défi majeur. La complexité de leur valorisation et gestion suscite des inquiétudes, en particulier suite à des allégations de structures secrètes chez Adani. Reliance, sous contrôle familial, est néanmoins un acteur majeur, notamment dans le domaine de l'énergie verte, avec des projets ambitieux dans le solaire et l'hydrogène.

 

Changement Climatique : L'Inde, encore largement agraire, est fortement impactée par le changement climatique. La dépendance au charbon reste un enjeu, malgré l'amorce d'une transition vers les renouvelables. La consommation de charbon reste élevée et son remplacement progressif nécessitera des investissements conséquents et du temps.

 

Corruption : La lutte contre la corruption reste un défi persistant. Malgré les efforts de numérisation de l'économie par le gouvernement Modi, l'Inde peine à améliorer son image en la matière, se classant derrière des pays comme le Sénégal et l'Afrique du Sud selon Transparency International.

 

Ces facteurs, combinés à la nature complexe de l'économie indienne, rendent l'investissement dans le pays à la fois potentiellement fructueux mais également risqué, nécessitant une analyse approfondie et une compréhension claire des dynamiques locales.

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🏠 Immobilier : Les prix des logements parisiens s'envolent sur Airbnb en vue des JO 2024


À l'approche des Jeux Olympiques de Paris 2024, les prix des logements à Paris s'envolent, en particulier sur Airbnb. Pour une nuit durant la période olympique (26 juillet au 11 août), les tarifs atteignent en moyenne 619 euros, soit près de 4 300 euros pour une semaine. Ce montant représente presque le double de ce qu'ont payé les touristes ayant réservé plus tôt, à environ 298 euros la nuit.

 

Cette hausse de prix ne se limite pas à la capitale : la banlieue parisienne, où se dérouleront également certaines épreuves, voit également ses tarifs augmenter, avec un coût moyen de 300 euros la nuit, contre 179 euros pour les réservations anticipées en 2023.

 

En revanche, les tarifs hôteliers à Paris connaissent une légère baisse de 4% depuis le début de l'année, avec un prix moyen de 481 euros la nuit, selon un baromètre de l’office de tourisme. Cependant, 70% des hébergements parisiens sont déjà réservés, forçant les retardataires à chercher plus loin, dans des villes comme Châlons-en-Champagne, où les tarifs sont dix fois inférieurs à ceux de Paris.

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🏦 Investissement : Comment investir dans Beyoncé ou Taylor Swift ? 

La musique devient un vecteur d'investissement financier. La startup JKBK (qui se lit Jukebox) offre une opportunité unique d'investir indirectement dans vos artistes préférés. Leur modèle repose sur l'achat de titres garantis par les revenus de redevances de chansons connues. Des hits de Taylor Swift, Beyoncé, Adele, et bien d'autres sont inclus dans leur portefeuille.

Le concept est simple : chaque titre acheté génère des dividendes trimestriels basés sur les redevances. Bien que les rendements, estimés entre 3 et 4 %, soient inférieurs à certains investissements traditionnels, ils offrent une diversification de portefeuille et un lien unique avec les artistes pour les fans passionnés. Ces titres ont l'approbation de la SEC. 

 

JKBK, lancée en 2022 avec le soutien d'acteurs majeurs de l'industrie musicale comme Spotify et YouTube, a déjà levé 16,1 milliards de dollars. Scott Cohen, ex-directeur de l'innovation chez Warner Music, est à sa tête.

 

Un point à noter : actuellement, il n'est pas possible de revendre ces titres, bien que JKBK prévoit d'introduire cette fonctionnalité. La société met en garde contre les risques inhérents à ce type d'investissement et conseille une approche prudente.

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💸 Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :

  • L'IPO de Reddit se ferait entre 31 et 34 USD l'action, selon le WSJ.

 

  • American Airlines commande 85 avions A321neo à Airbus, 85 B737MAX à Boeing et 90 E175 à Embraer.

 

  • Lindt améliore ses résultats 2023 et vise 6 à 8% de croissance organique et une progression de 20 à 40 points de base de la marge opérationnelle cette année.

 

  • Counterpoint affirme que les ventes d'iPhone d'Apple ont chuté de 24% en Chine en début d'année.

 

  • Jeff Bezos (Amazon) redevient l'homme le plus riche du monde, devant Elon Musk (Tesla) et Bernard Arnault (LVMH). 

 

  • Alibaba va investir dans la société chinoise d'intelligence artificielle Minimax, valorisée 2,5 Mds$.

 

  • Nestlé fait face à une action en justice aux Etats-Unis pour avoir commercialisé Perrier comme de l'eau minérale.

 

  • Des hackers prétendent que UnitedHealth a payé une rançon de 22 M$ pour tenter de récupérer des données piratées.

 

  • Kering place 1,75 Md€ d'obligations en deux tranches à 8 ans (3,375%) et 12 ans (3,625%).

 

  • Scor dégage 812 M€ de bénéfice net en 2023 et propose 1,80 EUR de dividende.

 

  • Eurazeo affiche un résultat net consolidé en 2023 de 1,85 Md€ et confirme ses perspectives. Le dividende est en hausse de 10% à 2,42 EUR.

 

  • Stellantis investira 6 Mds$ au Brésil d'ici 2030.

 

  • M6 Métropole Télévision lancera sa nouvelle plateforme de streaming M6+ en mai.

 

  • Apple résilie le compte développeur d'Epic Games, le créateur de Fortnite.

 

  • Accor faire son retour dans le CAC40 aux dépens d'Alstom. Vicat et Maurel rentrent dans le SBF120, dont sortent Fnac Darty et Clariane. Les changements seront effectifs le 18 mars.

 

  • Compagnie Plastic Omnium émet 500 M€ d'obligations 2029 avec un coupon de 4,875%.

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Source : Les Echos, Investir, Investing, ZoneBourse, Reuters, ABC Bourse

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