L'Hebdo #068 : Un soft landing en vue, des baisses de prix à Paris et 3 actions semi-conducteurs
📈 Les news qui ont fait bouger les marchés cette semaine
1. LVMH éclaire la bourse
LVMH, le colosse du luxe, a récemment illuminé le marché boursier avec ses impressionnants résultats pour l'année 2023, tout en laissant présager un 2024 encore plus prometteur. Cette dynamique a eu un effet positif sur l'ensemble de la place financière française. En effet, le Cac 40, dont LVMH est un acteur majeur (+12,81% vendredi!), a brillé particulièrement ce vendredi, enregistrant une hausse notable de 2,28 % et atteignant un niveau record de 7.634,14 points. Cette performance marque aussi la meilleure semaine pour l'indice depuis début novembre, avec une progression globale de 3,56 %.
2. Dynamisme de Wall Street avec des records pour le S&P 500 et le Dow Jones
Du côté des États-Unis, la tendance est également au beau fixe. Le S&P 500, influencé par les grandes entreprises technologiques, a établi un nouveau record, atteignant 4.906 points vendredi à 17 heures, surpassant son précédent sommet de fin 2021. Le Dow Jones, quant à lui, a dépassé pour la première fois les 38.000 points en début de semaine. Le Nasdaq Composite n'est pas loin derrière, à seulement 4 % de son record historique. Les marchés ont semblé ignorer le maintien attendu des taux d'intérêt par la Banque centrale européenne et les indices PMI toujours faibles de la zone euro. Les investisseurs se sont plutôt concentrés sur les signaux positifs, comme la surprenante robustesse du PIB américain en fin d'année 2023, les dépenses des consommateurs aux États-Unis, et les performances remarquables de diverses entreprises.
3. Une semaine riche en publications macroéconomiques et d'entreprises
La semaine prochaine sera riche en événements et en données que les investisseurs devront assimiler. Mercredi, la Fed annoncera sa décision sur les taux directeurs. On s'attend à ce que la banque maintienne les taux inchangés, soulignant une approche dépendante des données, mais aussi à ce qu'elle abandonne son biais de resserrement alors qu'elle se prépare à réduire ses taux plus tard dans l'année. Vendredi, l'attention se portera sur les données relatives à l'emploi américain pour le mois de janvier, qui devraient montrer un refroidissement progressif du marché du travail avec des gains d'emplois modérés. Même si la croissance des salaires reste élevée, la hausse de la productivité aux États-Unis contribue à atténuer les pressions sur les coûts pour les entreprises. Enfin, la semaine prochaine sera la plus chargée de la saison des résultats, de nombreuses sociétés technologiques de grande capitalisation devant publier leurs résultats. Les résultats et les prévisions de Microsoft, Alphabet, Meta et Amazon jetteront davantage de lumière sur la tendance de l'IA, qui a joué un rôle clé dans la surperformance du marché boursier américain.
📰 Le dossier de la semaine : Les arguments en faveur d’un soft landing se renforcent
Alors qu'une certaine incertitude planait sur la croissance économique à l'aube de 2024, les données de la semaine passée ont montré que l'économie américaine fonctionnait à plein régime depuis plusieurs mois. Plusieurs données clés illustrent ce renforcement de la croissance, mais c'est la FED qui aura le dernier mot.
I. L'économie américaine aborde 2024 en position de force
Premièrement, l'indice S&P des directeurs d'achat (PMI) s'est révélé plus élevé que prévu, le PMI manufacturier atteignant 50,3 en janvier, soit bien plus que les 47,6 attendus et plus que les 47,9 du mois dernier, atteignant ainsi son niveau le plus élevé depuis octobre 2022. Le secteur manufacturier de l'économie américaine a été négativement affecté par le cycle rapide de relèvement des taux de la Fed, des secteurs tels que le logement et la production industrielle ayant été mis sous pression au cours des derniers mois. La dernière lecture positive surprise pourrait être la première indication que l'économie manufacturière américaine commence à se stabiliser.
Parallèlement, l'indice PMI des services a également continué à se renforcer, ce qui indique que l'économie américaine des services reste vigoureuse. L'indice PMI des services s'est établi à 52,9 en janvier, également en territoire expansionniste, au-dessus des attentes de 51,5 et de la lecture du mois dernier de 51,4. Les services ont été une source de force dans l'économie depuis la pandémie, car les consommateurs continuent à demander des services, y compris dans les secteurs des voyages, des loisirs et de l'hôtellerie.
Deuxièmement, la croissance économique américaine continue de surprendre à la hausse. Au quatrième trimestre, la croissance du PIB américain s'est élevée à 3,3 % en rythme annualisé, bien au-delà des attentes de 2,0 %. Cette vigueur est due à la résistance continue de la consommation, qui a augmenté de 2,8 %. C'est maintenant le sixième trimestre où la croissance économique américaine dépasse 2,0 %, soit une croissance supérieure à la croissance potentielle de 1,5 % à 2,0 %, et ce malgré des taux d'intérêt plus élevés. Fait remarquable, au cours des deux derniers trimestres, des taux de croissance de 4,9 % et 3,3 %, ont été enregistrés, bien supérieurs à la tendance.
Bien que la croissance soit restée solide au cours de l'année écoulée, on s'attend à une certaine modération au cours des prochains trimestres. Il pourrait s'agir d'un ralentissement progressif jusqu'à la croissance tendancielle ou d'une croissance légèrement inférieure à la tendance, sous l'effet d'une consommation plus faible et peut-être d'un certain ralentissement sur le marché du travail. Néanmoins, je ne pense pas ce que la croissance économique devienne négative et je pense que le scénario d'atterrissage en douceur reste intact. En outre, à mesure que l'année avance, nous pourrions assister à une ré-accélération de la croissance économique, en particulier si l'inflation continue à se modérer et si la Fed s'oriente potentiellement vers des réductions de taux, deux facteurs favorables aux consommateurs.
II. Les données sur l'inflation confirment le scénario de la "Boucle d'or
Outre la forte croissance économique, les données de la semaine dernière ont également confirmé la poursuite de la modération de l'inflation. Dans le rapport PMI, l'indice des prix, qui mesure les pressions inflationnistes, est tombé à son plus bas niveau depuis mai 2020, s'établissant à 51,7 en janvier. Il s'agit également d'une forte baisse par rapport à son récent pic de 74,6 en avril 2022. Ce qui est peut-être encore plus remarquable, c'est que la semaine dernière, les données sur l'inflation de base PCE (dépenses de consommation personnelle), souvent considérée comme l'une des mesures d'inflation préférées de la Fed, ont été inférieures aux attentes pour le mois de décembre. En fait, l'inflation de base PCE est maintenant de 2,9 % en glissement annuel, en dessous des 3,2 % du mois dernier, et en dessous de 3,0 % pour la première fois depuis 2021. La modération continue de l'inflation, malgré une croissance économique supérieure à la tendance, a suscité l'optimisme quant à la possibilité pour la Réserve fédérale de commencer à réduire rapidement les taux directeurs cette année afin de revenir à des taux plus neutres.
III. Tous les regards se tournent vers la Fed la semaine prochaine
L'attention des investisseurs se tournera bientôt vers la réunion de la Réserve fédérale du 31 janvier, au cours de laquelle la Fed devrait maintenir ses taux d'intérêt à 5,25 % - 5,5 %. L'amélioration des données sur l'inflation au cours de la semaine écoulée montre qu'il n'est plus nécessaire de maintenir les taux d'intérêt de la Réserve fédérale dans une fourchette très restrictive. La probabilité d'une baisse des taux en mars a diminué au cours des dernières semaines, pour atteindre environ 50 %, les baisses de taux étant désormais attendues pour les réunions de juin à décembre.
La Fed pourrait néanmoins profiter de la réunion de janvier pour reconnaître les progrès réalisés en matière de croissance et d'inflation, tout en s'éloignant quelque peu des baisses de taux agressives prévues par le marché. J'estime que trois à quatre baisses de taux sont probables en 2024, peut-être en commençant plus près du mois de juin, car l'inflation de base continue de se modérer. De manière plus générale, je pense que la Fed préférera abaisser progressivement les taux afin de surveiller l'impact sur l'économie et de s'assurer que les pressions inflationnistes continuent de s'atténuer. Si la Fed devait procéder à six baisses de taux ou plus, cela pourrait indiquer que l'économie a considérablement ralenti, et si elle devait procéder à deux baisses de taux ou moins, cela pourrait indiquer que l'inflation est réapparue. Par conséquent, il est considéré que trois ou quatre baisses de taux en 2024 pourraient constituer une approche équilibrée pour ramener les taux à un niveau neutre au fil du temps.
L'histoire nous a appris que les marchés peuvent tirer leur épingle du jeu lors d'un "atterrissage en douceur", alors que la Fed s'apprête à réduire ses taux d'intérêt. D'une manière générale, lorsque la Fed entame un cycle de réduction des taux et que l'économie n'est pas en récession, les marchés ont tendance à enregistrer de meilleures performances. Depuis 1990, le rendement moyen sur 12 mois après la première baisse des taux de la Fed, en l'absence de récession, a été d'environ 7,6 %, contre seulement 0,5 % en période de récession. Au vu des récentes données économiques solides aux États-Unis, je vois de plus en plus de signes d'un atterrissage en douceur de l'économie en 2024, ce qui pourrait être de bon augure pour les rendements du marché lorsque la Fed s'orientera vers des baisses de taux.
🏠 Immobilier : Des prix toujours plus en baisse en Ile-de-France en 2024 selon les notaires
En 2023, le marché de l'immobilier ancien a connu un repli notable, avec une baisse de près de 7% en Île-de-France. Cette tendance va non seulement se poursuivre mais aussi s'accentuer en 2024, selon les notaires du Grand Paris. En effet, à Paris, le prix moyen au mètre carré devrait atteindre 9 520 euros en mars. Les notaires du Grand Paris soulignent une intensification récente de la baisse des prix immobiliers. Sur l'année s'étendant de novembre 2022 à novembre 2023, on observe une diminution de 6,8% en Île-de-France, affectant tant les appartements (-6,7%) que les maisons (-7%). La période d'août à novembre 2023 a été particulièrement marquée par une chute rapide de 2,8%. Cette situation représente une aubaine pour les acheteurs potentiels, mais s'avère défavorable pour les vendeurs.
Les perspectives ne s'annoncent pas plus réjouissantes. À Paris, après une baisse sous la barre des 10 000 euros le mètre carré en novembre 2023, on anticipe un recul jusqu'à 9 520 euros d'ici mars. Selon les prévisions basées sur les avant-contrats, cela représenterait une dépréciation annuelle de 7,7% pour les propriétaires. La situation est encore plus critique pour les maisons et en petite couronne. Les notaires prévoient une baisse annuelle des prix des appartements de 8,7% en petite couronne et de 7,2% en grande couronne, avec un impact légèrement plus prononcé pour les maisons (-9,1% en petite couronne et -7,3% en grande couronne).
Ces évolutions résultent d'une combinaison de facteurs, dont un recul marqué de 35% des ventes de maisons en petite couronne à la fin de novembre 2023. Les propriétaires font face à une demande faible et à des acheteurs aux capacités financières limitées, exacerbées par les difficultés à obtenir des crédits immobiliers. Face à ces conditions, les propriétaires se voient contraints de s'ajuster, souvent en subissant des pertes importantes.
🏦 Investissement : 3 actions de semi-conducteurs à acheter et à conserver
Ceci n'est pas un conseil en investissement.
Pas de semi-conducteurs, pas d'IA. Les analystes prévoient que le marché de l'IA passera de 118 milliards de dollars en 2022 à 300 milliards de dollars en 2026. Avec de telles estimations, 2024 promet d'être une année record pour les actions du secteur des semi-conducteurs. Ces actions ont déjà connu une croissance exponentielle ces dernières années et ne montrent aucun signe de ralentissement, ce qui en fait une opportunité d'investissement captivante.
Dans ce paysage d'innovation perpétuelle, trois entreprises se sont révélées être les leaders de l'industrie des semi-conducteurs. Positionnées de manière unique pour tirer parti de l'essor du marché des semi-conducteurs, elles offrent aux investisseurs une valeur durable à long terme et une opportunité convaincante de prendre part au voyage passionnant du progrès technologique.
1. Taiwan Semiconductor (TSM)
Taiwan Semiconductor est un acteur de premier plan dans l'industrie des semi-conducteurs, représentant plus de 60 % de la production mondiale de semi-conducteurs et un pourcentage stupéfiant de 90 % dans le segment des puces avancées. Cette domination éclipse confortablement son plus proche rival, Samsung, en particulier dans le domaine de la technologie de pointe des puces et de la capacité de production.
Les récentes performances financières de l'entreprise soulignent sa position dominante. Au quatrième trimestre 2023, même si le chiffre d'affaires de 19,62 milliards de dollars a légèrement baissé de 1,5 % d'une année sur l'autre, il a tout de même dépassé les prévisions de 50 millions de dollars.
La société est prête pour une croissance substantielle, avec une augmentation prévue des revenus de plus de 20 % cette année, principalement alimentée par l'augmentation de la demande de puces haut de gamme centrées sur l'IA. Les analystes de la société d'estimation financière israelienne basée sur l'IA TipRanks soutiennent ces perspectives haussières, en attribuant la note "strong buy" et en anticipant un potentiel de hausse lucratif de 18,95 %.
2. Advanced Micro Devices (AMD)
Advanced Micro Devices fait des vagues dans l'industrie des semi-conducteurs, démontrant ses prouesses en matière d'innovation lors du Consumer Electronics Show de cette année. La société a dévoilé de nouvelles unités centrales de traitement (CPU) et la carte graphique Radeon RX 7600 XT, conçues pour améliorer les performances et l'efficacité. Ces développements marquent l'avancée stratégique d'AMD dans le domaine de l'informatique à haute performance et de la technologie grand public.
Les nouvelles puces MI300 d'AMD se distinguent par une puissance de traitement et une mémoire exceptionnelles, ce qui les place en position de concurrentes solides face à la domination de Nvidia. La conception de ces puces optimise l'espace et la consommation d'énergie tout en stimulant les charges de travail liées à l'IA et à l'apprentissage de modèles, ce qui témoigne de l'engagement d'AMD en faveur des technologies de pointe.
AMD a enregistré une hausse annuelle significative de son cours de bourse de 140 %, marquée par ses rapports financiers élogieux. Son chiffre d'affaires a atteint la somme colossale de 5,8 milliards de dollars, en hausse de 4,1 % d'une année sur l'autre, dépassant les prévisions de 110 millions de dollars. Ce succès financier souligne la position solide d'AMD sur le marché et sa volonté constante d'innovation.
3. Nvidia (NVDA)
Nvidia a fait un bond significatif dans l'industrie des semi-conducteurs, enregistrant une hausse massive de 56,4 % de ses revenus pour atteindre 24 milliards de dollars en 2023. Ces résultats illustrent l'évolution de Nvidia, qui est passée du statut de fournisseur de processeurs graphiques (GPU) pour les jeux haut de gamme à celui d'innovateur diversifié dans les puces pour véhicules autonomes et les centres de données pour l'informatique en nuage (cloud computing).
Sur le plan financier, Nvidia a fait des ravages ces derniers temps, ses résultats financiers du troisième trimestre révélant un bénéfice par action de 4,02 $, dépassant les attentes de 63 cents, ainsi qu'un chiffre d'affaires de 18,12 milliards de dollars, soit une augmentation de 205,6 % d'une année sur l'autre. Ces chiffres démontrent la forte position de Nvidia sur le marché et mettent en évidence sa croissance constante et sa capacité d'adaptation.
S'alignant sur les nouvelles réglementations en matière d'exportation, Nvidia s'apprête à lancer la GeForce RTX 4090 D en réponse à la dynamique commerciale entre les États-Unis et la Chine.
Le parcours de Nvidia témoigne de sa capacité d'innovation et de sa stratégie réactive dans un secteur technologique en constante évolution, ce qui en fait un investissement intelligent pour ceux qui recherchent des actions de semi-conducteurs à long terme.
💸 Les annonces d’entreprises à noter de la semaine :
Meta Platforms a signé un plus haut historique en bourse à 393$.
Microsoft a subi une cyberattaque de pirates liés à l'Etat russe.
United Airlines annule tous ses vols de Boeing B737MAX 9 jusqu'au 26 janvier.
Société Générale prévoit des centaines de suppressions d'emplois en France, rapporte Bloomberg.
Crédit Agricole monte à 7% du capital de Worldline et entend reste un "actionnaire minoritaire de long terme"
Safran teste un moteur à réaction de conception radicalement nouvelle pour le futurs moyen-courriers.
Axa prend une participation dans le portail immobilier Newhome.
La Française des Jeux propose 130 SEK par action pour racheter Kindred, l'un des principaux opérateurs mondiaux de jeux en ligne, soit une valeur d'entreprise de 2,6 Mds€, avec le soutien de sa cible.
Kering s'offre un immeuble sur la 5e avenue à New York pour 963 M$.
Le site de revente de mode Vestiaire Collective (qui compte Eurazeo et Kering parmi ses actionnaires) lance une campagne de crowdfunding et prépare une introduction en bourse en 2025.
TF1 a déposé une plainte auprès de la Commission européenne pour "aide d'État illégale" de la France en faveur de France Télévisions.
Ericsson a vu son bénéfice trimestriels baisser, mais il a dépassé les attentes.
Swatch Group a enregistré une hausse de 5,2% (12,6% à changes constants) de son chiffre d'affaires annuel et entrevoit "d'excellentes perspectives de croissance" pour 2024.
Interparfums a réalisé 798,5 M€ (+13%) de revenus annuels, un record, et indique que sa marge opérationnelle devrait dépasser 19%.
Alstom a réalisé 4,33 Mds€ de revenus sur son T3 fiscal, en légère hausse, et a confirmé ses perspectives pour l'exercice 2023/2024. Le groupe tranchera d'ici mai sur une éventuelle augmentation de capital.
ASML dépasse les attentes et engrange beaucoup plus de commandes que prévu. Les prévisions sont confirmées.
eBay va supprimer 9% de ses effectifs, soit un millier de personnes.
Tesla a fait part à ses fournisseurs de son intention de lancer la production d'un nouveau véhicule électrique de masse portant le nom de code "Redwood" à la mi-2025.
Microsoft licencie 1900 employés d'Activision après le rachat, ainsi que chez Xbox. La FTC a d'ailleurs lancé une enquête sur Microsoft, Amazon, Alphabet, OpenAI et Anthropic sur l'IA.
Source : Les Echos, Investir, Investing, ZoneBourse, Reuters, ABC Bourse